HERGÉ

Lot 79
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HERGÉ
HERGÉ QUICK ET FLUPKE Les Exploits de Quick et Flupke - 9e Série, Blue Books 1960 Crayonné original de la couverture. Mine de plomb sur papier 35,5 × 48,2 cm (13,98 × 18,98 in.) Un souvenir personnel En 1958, un nouveau recueil des Exploits de Quick et Flupke vient s'ajouter à la série : c'est le neuvième album tout en couleur publié dans le petit format déterminé par les remaniements réalisés par Hergé durant l'Occupation, pour le quotidien flamand Het Algemeen Nieuws. Comme d'habitude, l'auteur a soigneusement sélectionné une quinzaine de gags inédits, qu'il a revus et dont il a modifié les titres si besoin est. Si aucun de ceux-ci n'a bénéficié d'un nouveau dessin (ils sont tous issus de la publication d'origine dans Le Petit Vingtième), quelques-uns ont requis une intervention mineure de la part des Studios Hergé. Rien de très important. Raison de plus pour qu'Hergé soigne personnellement la présentation du nouvel album. Le traditionnel cul-de-lampe circulaire de la page de titre montre les deux gamins courir sur le trottoir, sous le regard circonspect de l'agent 15. On les retrouve naturellement sur l'illustration de couverture : les garnements ont planté leur tente sur le terre-plein central d'une large artère, et le policier s'approche pour les verbaliser, tandis qu'un attroupement se forme. Ce dessin prolonge ou annonce le gag intitulé Perdus dans la nuit qui a pris place au milieu de l'album. Plutôt que de redessiner la deuxième page du gag, qui montrait la même scène, Hergé a tenu à en reprendre les éléments. Il a par exemple fait apparaître la tête de Quick au-dessus de celle de son copain. ll a rapproché l'agent de quartier des deux garnements, histoire de marquer leur lien. On ne voit plus le banc public omniprésent à Bruxelles, mais, en revanche, le bas du tronc des arbres est cerclé d'une grille de fonte, comme à Paris. Des voitures sont venues remplacer, sur la chaussée, le tramway jaune qui stationnait là, dans le gag. Serait-on à Paris plutôt qu'à Bruxelles ? pas du tout : le casque blanc et l'ample pèlerine noire de l'agent de police plantent le décor bruxellois. Il a renoncé au conscrit qui, à l'arrière-plan, découvrait ce camping pour le moins insolite. Dans la foule de curieux qui se rassemblent, on distingue des représentants des différentes couches de la société et des diverses tranches d'âge. Parmi eux, un rare représentant du prolétariat. Vers la droite stationne en effet, pensif et bienveillant, casquette sur la tête, le sac à outils suspendu à l'épaule, la cigarette au bec, un ouvrier. Chose plutôt rare dans un univers hergéen parfois qualifié de lisse et bourgeois. Du point de vue du contenu, Hergé nous offre ici des « types » plus que de simples figurants. Sur le plan graphique, il n'en isole aucun, sacrifiant à son habitude de faire en sorte que les uns empiètent sur les autres de façon naturelle. L'apparition de cet ouvrier serait-elle une réminiscence du grand-père et des oncles d'Hergé, qui étaient plombiers ? Du côté maternel, on était plombier de père en fils, ce qui n'a pas empêché Joseph Dufour, l'aïeul, d'inventer le chauffe-bain à gaz et de faire fortune. Autre réminiscence, plus proche, celle-là : le gag est tiré d'un souvenir plutôt comique du temps où Georges Remi arpentait la Forêt noire avec des amis routiers, à savoir Paul Werrie, surnommé Quick, et Philippe Gérard, l'inspirateur de Flupke. Un soir, fourbus et pris par l'obscurité, ils s'étaient résolus à planter leur tente en pleine nature, là où leurs pas les avaient portés. Le lendemain, ils avaient été réveillés par d'incessants passages de trains et avaient réalisé que leur emplacement de camp était situé juste à côté d'une voie ferrée à grand passage. D'où le titre « Perdus dans la nuit »…
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