HERGÉ

Lot 75
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HERGÉ
HERGÉ TINTIN Illustration originale, couverture du Petit Vingtième n° 3 du 20 janvier 1938. Signée. Encre de Chine, encres de couleur et gouache blanche sur papier 21 × 21,4 cm (8,27 × 8,43 in.) En 1938, Hergé est déjà un vétéran dans le domaine de la bande dessinée. Il est désormais maître de son art, grâce à sa rencontre avec Tchang au moment du Lotus Bleu, grâce aussi à sa rencontre avec Casterman, qui ont repris les albums du Vingtième Siècle et qui s'activent pour leur donner une véritable dimension commerciale, chose à laquelle Hergé est attaché. Le fait qu'une collection d'albums s'installe et s'améliore à chaque réimpression est également un facteur positif pour le créateur de Tintin. Charles Lesne, directeur d'édition chez Casterman, joue un rôle déterminant dans l'évolution des albums et, indirectement, dans la conception des nouvelles histoires de Tintin. Cette couverture du Petit Vingtième, l'une des 447 qu'Hergé dessinera pour ce journal (dont 32 pour L'Île noire), est un bon exemple de cette évolution. Au moment où il dessine L'Île noire, Hergé reçoit l'album du Lotus bleu publié par Casterman. Hergé est ravi : l'impression est impeccable et les couleurs sont magnifiquement reproduites. La question de la couleur le tracasse depuis longtemps. Le Petit Vingtième, comme les albums de Tintin, sont alors imprimés en typographie, un procédé d'impression assez fruste. Les tirages de Tintin étant encore assez réduits (ils sont de l'ordre de 6000 exemplaires à chaque impression, Casterman n'achètera sa première machine offset qu'en 1942), ils sont, à cause de leur forte pagination, assez coûteux, en particulier la couleur qui est assurée en ce temps-là par des chromistes (pas des coloristes !) : ce sont des techniciens de l'imprimerie qui, par un travail de trames et de procédés chimiques, fabriquent les plaques de zinc qui vont servir à l'impression des dessins. Ce dessin a été d'abord réalisé en noir et blanc, à la plume en acier inoxydable Gillot's-Inquduct G-2 issue d'un stock acheté en Angleterre en mars 1937, lors d'un voyage fait par Hergé dans le Sussex, premier repérage pour L'Île noire. Hergé était très fier de son acquisition de ce stock important, puisqu'il l'utilisera jusque dans les années 1970 ! C'est donc une couverture pour Le Petit Vingtième, exécutée assez rapidement, car comme on sait, la presse n'attend pas… Malédiction ! Une fois le dessin fait, il s'aperçoit qu'il a oublié de dessiner Milou ! Une retouche à la gouache blanche (qui n'apparaît pas au clichage du trait) et l'affaire est réglée ! Reste la question de la couleur. Est-ce un coloriage a posteriori pour mettre en valeur le dessin lors d'un cadeau à ses amis ou d'indications de couleurs pour les chromistes du Petit Vingtième (qui les interprèteront d'abord en bichromie) puis pour ceux de Casterman qui prennent le relais en 1937 ? On retient la première hypothèse : seulement quatre couvertures du Petit Vingtième ont été faites en couleurs directes. Ce n'est qu'à partir de 1941 qu'en accord avec Charles Lesne, et après bien des tâtonnements et des frustrations, qu'Hergé utilisera les bleus de coloriage qui seront clichés par le photograveur bruxellois Bindels. C'est donc un document exceptionnel, témoin de l'évolution de Tintin, dont le trait et la couleur sont de la main-même d'Hergé. Une pièce de musée ! Didier Pasamonik Rare mise en couleur d'un dessin à l'encre de chine destiné à l'origine à une couverture du Petit Vingtième. Hormis les 3 couvertures pour les premiers albums - Tintin en Amérique, Les Cigares du Pharaon, et Le Lotus bleu - et un projet de calendrier pour l'année 1938, les dessins en couleurs directes des années trente sont très rares sur le marché. Cette attitude de Tintin marchant de trois quart profil arrière a fort inspiré Hergé : en effet, on la retrouve par la suite, non seulement sur la couverture « petite image » de la première édition de cette aventure en album, mais aussi sur la « grande image » de la réédition de 1942, image qui restera celle de la couverture jusqu'à la fin des années 50. Lors de la nouvelle version redessinée en 1965, un des nombreux projets de couverture reprend encore ce même thème, même si c'est un autre dessin qui sera retenu : Tintin dans la barque mais encore et toujours dans la même position de trois quarts profil arrière. Gaëtan Laloy
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